Le 18 juillet dernier, le Conseil dâĂtat a validĂ© de maniĂšre dĂ©finitive une mesure phare de la loi « MarchĂ© du travail » (21 dĂ©cembre 2022). Elle prĂ©voit que tout salariĂ© en CDD ou mission dâintĂ©rim, qui refuse deux propositions de CDI au cours des douze mois suivant son contrat, peut se voir priver de ses allocations chĂŽmage.
âïž CADRE LĂGAL TRĂS STRICT Pour ĂȘtre considĂ©rĂ©e, la proposition de CDI doit remplir plusieurs conditions cumulatives :
âĄïžOffrir un emploi identique ou similaire
âĄïžAssurer une rĂ©munĂ©ration, une durĂ©e de travail, une classification, et un lieu de travail Ă©quivalents
âĄïžĂtre formulĂ©e avant la fin du contrat sous une forme Ă©crite Ă date certaine (lettre recommandĂ©e, remise contre signature, etc)
âĄïžContenir un dĂ©lai raisonnable pour que le salariĂ© se prononce, Ă dĂ©faut de quoi le silence vaut refus.
đ Lâemployeur dispose dâun mois aprĂšs ce refus pour le signaler Ă France Travail, via une procĂ©dure dĂ©matĂ©rialisĂ©e.
âčïž Lâorganisme informera ensuite le salariĂ© des consĂ©quences sur ses droits.
đš CONTRECOUP JURIDIQUE ET CONTESTATION SYNDICALE La CGT, Solidaires, la FSU et FO ont dĂ©noncĂ© cette mesure comme inique, allant jusquâĂ invoquer une atteinte aux droits fondamentaux (Ă©galitĂ©, dignitĂ©, droit Ă un recours effectif, travail forcĂ©). Mais le Conseil dâĂtat les a dĂ©boutĂ©s, jugeant que :
đLâobligation de notification nâaffecte pas directement les droits au chĂŽmage : câest France Travail qui Ă©value, cas par cas, la lĂ©gitimitĂ© du refus ;
đ Le salariĂ© conserve un recours effectif, peut formuler des motifs valides et contester la dĂ©cision ;
đLe dispositif ne constitue pas de travail forcĂ©, ni une discrimination : seules les garanties procĂ©durales sont requises et considĂ©rĂ©es comme suffisantes par la haute juridiction.
â Cette rĂ©forme vient dâĂȘtre entiĂšrement validĂ©e le 18 juillet 2025 par le Conseil dâĂtat (n° 492244).